Après l’histoire du C90, revenons au véritable test de ce petit Mak bien sympathique et si controversé sur les forums américains. Pourquoi ? Car certains affirment que le C90 ne vaut pas sa réputation, qu’il est moins performant qu’une bonne lunette 60, tandis que d’autres affirment le contraire…
Je l’ai donc testé dans tous les sens, comparé à mes autres lunettes, sous différents cieux, dont un sous un excellent Bortle 4. Mais avant de parler de son rendu, regardons le C90 de plus près, car il ne ressemble en rien au Mak d’aujourd’hui et surtout comment l’optimiser pour un meilleur confort.
La Mise au point du C90 Orange Celestron

Ce qui frappe au 1er abords est sa mise au point qui ne se fait pas en tournant une molette à l’arrière, comme tous les autres Mak ou SC. Ici, avec le C90, il faut tourner tout le tube entier avant avec la grosse bague noire en plastique rigide, à la manière d’un zoom d’appareil photo ou de ma longue-vue japonaise Galaxie.

Autant sur ma longue-vue, le mouvement est doux et la prise en main excellente avec son petit diamètre, autant sur le Mak C90, c’est très gros et dur à tourner. J’ai lu sur Cloudy Night qu’il faut changer la graisse pour améliorer la rotation.
Pour ce faire, il suffit d’enlever la plaque de fixation


et de retirer la vis coté externe et devisser un peu l’autre vis.

Elles tiennent les 2 tubes. Opération simple à faire et sans risque.

J’ai utilisé de l’essence F pour enlever l’ancienne graisse et appliqué ma graisse verte.

Une fois tout remonté, le tube coulisse un peu plus facilement, mais faire la mise au point reste tout de même un sport difficile. Surtout en ce moment avec les températures basses et la graisse qui se solidifie…
Vous aurez besoin d’une bonne monture pour tenir fermement le tube et faire la MAP, sans que l’objet visé s’en aille, pas évident.
Passer le C90 du 24,5 au 31,75 mm
Le C90 orange des années 80 possède un porte-oculaire en 24,5 mm. J’ai l’habitude, car toutes mes lunettes sont pareilles… Même si j’ai quelques bons oculaires Vixen en 24,5, je préfère maintenant utiliser mes Explore Scientific, mon Zoom ou encore mon Baader 31,75.

Pour ce faire, il existe plusieurs solutions. Le plus simple que j’ai trouvé pour le moment, c’est mon adaptateur 24,5 vers 31,75 de très bonne qualité achetée chez Ali Express pour quelques euros avec sa bague de serrage annulaire.

Avec ce montage, je peux utiliser tout mon matériel récent et aucun problème pour faire la mise au point avec tous mes oculaires.
Une autre solution est de trouver une bague Celestron pour la visser directement sur le tube.
Adapter le C90 sur une monture astronomique
Dernier point, non des moindres, mettre ce petit Mak, qui pèse quand même son poids (1,8 kg), sur une monture digne de ce nom.
On doit lui mettre une queue d’aronde :

Je n’ai eu que le tube C90 dans sa belle mallette rétro, pas la petite monture de table si jolie qui était vendue pour la version Astro. Pourtant, c’est bien une version astro qui est notée sur ma carte de garantie de 1984, allez comprendre…
Il faut donc le placer sur quelque chose de stable. Je vous déconseille un trépied photo, car le C90 reste très compact, mais lourd, sans compter le renvoi coudé et l’oculaire que vous allez lui mettre.

Il faut aussi une monture horizontale, car, tout comme ma Halley, le C90 n’a pas de colliers. Si vous le placez sur une monture comme la Porta 2 avec la queue d’aronde sur le côté, le chercheur aura la tête en bas et le C90 sera juste tenue par la petite vis Kodak du sabot. J’ai essayé et ça ne tient pas 5 mn dès qu’on doit faire la mise au point…

J’ai d’abord testé sur le trépied de table de la Halley qui est presque de la même couleur orange, un superbe joli combo. Mais, la monture n’a pas de mouvements fins, c’est le collier de la Halley qui permet de suivre un objet. Donc ça reste jouable pour des grossissements faibles, mais pour suivre une planète, c’est un peu galère sans mouvements fins.

Ma meilleure option est donc ma monture Pronto, avec une queue d’aronde qui permet de bien équilibrer le C90 suivant ce que l’on met derrière. Les mouvements sont précis, l’ensemble très rigide. Le C90 est tellement compact que même avec un vent fort l’image ne bouge pas d’un poil. Encore plus stable qu’avec ma Halley !
Le C90, un télescope de voyage
Pour conclure sur cette partie fonctionnelle, je crois que le C90 est un des instruments le plus compact au monde ! Ma Halley est plus longue, car le porte-oculaire s’allonge pour faire la MAP. Une fois qu’on a mis le renvoi coudé, le C90 garde sa taille.
Il tient dans un petit sac à dos, le plus imposant sera la monture. Mais, si jamais je dois prendre l’avion ou me balader avec, j’emmènerai mon fidèle trépied Halley, car on trouvera toujours une table, un muret ou même une poubelle pour le poser.

Le chercheur n’est vraiment pas bon, flou et je n’arrive pas à l’aligner correctement puisqu’il manque une vis. Mais je suis bien content de l’avoir, car je peux tout de même apercevoir une étoile brillante floue ou une planète et me débrouiller avec. Un 90/1000 sans chercheur, c’est la galère ! D’ailleurs, quel que soit l’instrument, même avec ma Halley 70/400, j’utilise constamment son chercheur (qui est excellent en revanche).
Le C90 orange est un instrument collector, unique et si mignon que tout le monde tombe sous son charme…

